Aurenc Bebja, Huffington Post France - 21 / 08 / 2015
ÉCONOMIE - Durant l'année 2015, les médias internationaux ont relayé de manière récurrente le sujet de l'immigration, surtout des demandeurs d'asile en direction de l'Allemagne, le pays le plus touché jusqu'à présent avec 450.000 demandes. Ce pays n'a pas été épargné non plus par les demandeurs d'asile venant d'Albanie. Les derniers mois presque 30.000 citoyens albanais, en majeure partie résidant en province, ont quitté le pays afin de demander l'asile économique dans les pays de l'Europe de l'Ouest.
Cela témoigne que l'Albanie, et surtout sa province, est touchée par une crise profonde socio-économique où des citoyens de tout âge et de toute catégorie socioprofessionnelle quittent le pays sans vraiment savoir où ils vont "débarquer" et quoi y faire. Les principaux responsables sont les politiciens, lesquels essaient de dédramatiser la situation aux yeux du monde avec une légèreté déconcertante.
Des politiciens non qualifiés, occupant des postes clés, abusant de leur pouvoir, détournant des fonds publics, avec un passé lié au crime, n'étant pas capables de relancer l'économie, se moquant de la population lors des campagnes électorales en lui donnant l'espoir d'une meilleure vie, sont en train d'amener la province albanaise à la faillite.
La pauvreté, l'absence de travail, les conditions de vie difficiles ne permettant même pas le minimum vital, le mépris de la classe politique où presque tout fonctionne par "piston" et les illusions d'une meilleure vie à l'étranger sont les causes de cet exode albanais, rural en majeure partie, en direction principalement vers l'Allemagne, à croire que l'Albanie est un pays en guerre. Pourtant, le duo politique Rama-Meta gouvernant le pays ont de grandes aspirations pour l'Albanie prétendant dans leur discours de vouloir l'intégrer dans l'Union Européenne. Les paroles s'envolent, il est nécessaire d'avoir plus d'actes.
Je suis compréhensif envers les demandeurs d'asile quittant le pays, déçus par leurs conditions de vie difficiles, d'entendre parler des millions (en euro et non en monnaie locale) gagnés par les députés ou les maires, mais incapables de réagir contre le pouvoir, déçus d'entendre parler des vacances "hollywoodiennes" du Premier ministre à la plage de Dhërmi (sud du pays), du président de l'Assemblée nationale à la plage de Jalë (sud du pays) ou du ministre de l'Intérieur à la plage de Corfou (Grèce), alors que les temps sont durs pour le peuple provincial, qui a du mal à assurer de quoi se nourrir et se loger.
C'est exaspérant les mensonges que subissent les Albanais, en se retrouvant dans les camps de réfugiés ou les "prisons ouvertes" allemandes. Ils dépensent toutes leurs économies ou s'endettent pour parvenir jusqu'à destination. L'arrivée à destination n'est pas sans surprise, où ce "monde meilleur" dont ils rêvaient n'est qu'illusion. De plus, en prenant en compte le caractère sérieux et rigoureux de la politique allemande, menée par la Chancelière Angela Merkel, la plus grande partie des demandeurs d'asile, pour ne pas dire tous, vont être rapatriés en Albanie, qui le souhaitent ou non.
Il est vrai que l'Allemagne cherchait de la main d'œuvre, mais pour cela il y a des règles à respecter. Les entrepreneurs allemands ne vous embauchent pas juste en leur montrant une carte d'identité ou si vous n'avez pas d'expérience sur un poste de travail qui en demande. Les autorités allemandes ne vous attribuent pas l'asile économique, mais plutôt l'asile politique, surtout pour les ressortissants des pays en guerre, ce qui n'est pas le cas de l'Albanie. L'Allemagne d'Angela Merkel vous montre le chemin de retour au pays vers le duo politique Rama-Meta. A ce moment-là, c'est à nous, le peuple albanais, de demander des comptes sur les promesses électorales que les politiciens nous ont faites, comme par exemple, l'ouverture de 300.000 postes d'emplois en Albanie.
La solution n'est pas en Allemagne, mais en Albanie. C'est la raison pour laquelle en tant que simple citoyen albanais, et malgré le fait de ne plus y vivre depuis 2005, je lance un "appel de détresse" à la classe politique dirigeante de mon pays, afin de trouver une voie d'issue pour ces milliers de demandeurs d'asile, éparpillés sur des territoires inconnus, se sentant perdus et fermés dans des camps de réfugiés allemands. Pour stopper cette hémorragie d'exode, il apparaît urgent de dynamiser et relancer l'économie provinciale, de chercher des investisseurs albanais et/ou étrangers. Il est nécessaire que le pouvoir central et local soient plus rigoureux dans le travail, dans les projets entrepris, que l'opposition soit plus réactive, et finalement, que le peuple ait un esprit plus contestataire envers les injustices et la corruption, qu'il soit plus exigeant envers les personnes élues.
Source : Huffington Post :
http://www.huffingtonpost.fr/aurenc-bebja/crise-sociale-et-economique-en-albanie_b_8020090.html
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Syri.net :
Shekulli :
http://www.shekulli.com.al/p.php?id=303420
Lapsi.al :
Rilindja Demokratike :
Tirana Observer :
Arkivi :
Tetova Sot :
http://www.tetovasot.com/2015/08/revolta-e-shqiptarit-ne-france-pse-po-ikin-shqiptaret/
Bota Sot :
http://botasot.info/lajme/444087/revolta-e-shqiptarit-ne-france-pse-po-ikin-shqiptaret/
Gazeta New Born :
http://gazetanewborn.net/revolta-e-shqiptarit-ne-france-pse-po-ikin-shqiptaret/
Gazeta Dita :
http://www.gazetadita.al/huffingtonpost-shkrim-per-shqiperine-eksodi-per-arsye-sociale-dhe-politike/